Julien Marcq, You are an ironman!

Que de souffrances et de bonheur à la fois pour passer cette fameuse finish line et entendre le speaker prononcer cette phrase!

Participer à cette course mythique c’est le rêve de tout triathlète. Le triathlon est naît à Hawaii et c’est là qu’ont lieu chaque année les championnats du monde distance ironman. J’ai commencé le triathlon avec pour objectif d’y aller au moins une fois dans ma vie.

Et voilà je l’ai fait et plutôt bien fait! Je termine 63ème au scratch, 31ème amateur, 10ème dans mon groupe d’âge (25-29 ans), 7ème français en 9h21’06” (natation 1h02, vélo 5h04, càp 3h08′ et 3′ pour chaque transition).

Faire un top 100 à Kona, la mecque du triathlon, est quasi un exploit vu le niveau de cette course. Je suis donc très satisfait de ma performance même si j’aurai pu intégrer le top 5 de mon groupe d’âge sans quelques péripéties durant la course.

La semaine précédent la course nous nous sommes entraînés sur les parcours du triathlon et nous avons profité de la plage pour se reposer et nager dans une eau transparente à 28°C avec les tortues et les dauphins!

Nous avons pu nous rendre compte de l’ampleur de l’événement ici, l’accueil est fantastique, on est considéré comme des dieux partout où l’on passe, l’île grouille de triathlètes, ça nage, ça roule, ça court à toutes les heures de la journée… L’organisation est top, on a le droit à des distributions de t-shirts, casquettes, bonnets de bain, lunettes de natation, etc… On peut même s’arrêter au niveau d’un bateau situé à qq centaines de mètres du départ natation et boire un café en nageant! Plusieurs événements sont organisés avec notamment le défilé des nations et la course en sous-vêtements (au cours de laquelle la team Swift féminine s’est particulièrement distinguée…).

Pour ma part j’ai pu faire mon entrée officielle dans le Team Swift et faire connaissance avec une bonne partie de l’équipe : un bon groupe avec un super état d’esprit qui m’a soutenu et m’a fourni tout le matos nécessaire pour être présent ici à Kona dans les meilleures conditions. J’ai abordé la course relâché et sans pression avec pour objectif de me faire plaisir, de vivre à fond l’évènement, et de terminer convenablement. Je n’avais rien à perdre après ma préparation perturbée suite à ma fracture de la clavicule début août. 

Le jour J réveil à 4h, le temps de déjeuner et de se rendre au parc à vélo pour le marquage traditionnel. 7h le départ est donné, une demi heure après le départ des pros.

J’étais plutôt bien placé, j’essaie de me dégager tant bien que mal sur la gauche mais ça bagarre beaucoup! Le parcours s’effectue sur un aller retour avec un demi tour autour d’un voilier. Je sors en 1h02 un peu en dessous de mon niveau réel mais avec ma clavicule tout juste consolidée je ne pouvais pas espérer mieux.

Je pars donc à vélo confiant mais je me rends compte que je n’ai pas mis de crème solaire, je m’arrête au premier ravito mais malheureusement pas de crème… La densité est telle que de nombreux triathlètes se suivent et des paquets se forment surtout au début de la partie cycliste. Malheureusement je me fais cartonner par un arbitre et je prends une pénalité de 4 min qui dure un peu plus en réalité car il faut s’arrêter et faire la queue à la penality box. C’est très dur psychologiquement de voir passer les concurrents et de rester à attendre au bord de la route!

Mais je ne m’énerve pas et je repars sur un bon train, je double Guillaume Gillodts qui avait crevé avant le demi tour à hawi. Le parcours est très exigeant avec la chaleur, le vent, les faux plats le long de l’interminable Queen Kaahumanu Highway. Mais je fais un bon vélo, je me sens plutôt bien et je fais bien attention à ne pas sauter de ravito! Enfin je fini les derniers kms avec une crevaison lente mais sans conséquences.

Arrivé à l’aire de transition, je mets de la crème solaire cette fois mais un peu tard… (ma peau va en garder une trace pour un bon moment !) J’entame la partie pédestre sur un bon rythme mais je ressens déjà une douleur aux pieds au bout de quelques kilomètres. Je m’arrête pour enlever ma basket et ma chaussette mais rien donc je repars. J’arrive à courir aux alentours des 15km/h malgré la chaleur.

Je double Raoul Lavaut (autre nordiste de la partie) et essaie de l’encourager puis jaja et je remonte petit à petit sur Fred. Je me rafraîchis avec de la glace et des éponges humides à chaque ravito. Les douleurs au niveau des pieds sont de plus en plus fortes et la chaleur se fait de plus en plus ressentir notamment au passage d’Energy Lab! Je reprends Fred vers le 32ème km et on court quelques kilomètres ensemble à environ 4’30 au km. C’est dur mais l’arrivée se rapproche, il faut tenir. Fred lâche un peu prise, je continue donc seul jusqu’à l’arrivée. Mes pieds me font souffrir, mon allure diminue un peu mais je savoure les derniers kms avec la foule qui nous encourage dans une ambiance de folie et cette dernière ligne droite sur Alii drive. J’en ai encore des frissons !

Physiquement et psychologiquement c’est une course très difficile par le fait des conditions climatiques, du parcours et du niveau des triathlètes présents ici, mais c’est une course à faire au moins une fois dans sa vie de triathlète, un rêve de gosse et ce pourquoi j’ai commencé le triathlon! C’est une expérience inoubliable…

Je tiens à remercier particulièrement le team swift carbon et les partenaires (aquasphere, Louis Garneau, profile design, compressport, Twinner…), mais également mon club le Triathlon Littoral 59, mes parents bien sûr et ma petite amie pour leur soutien et les sacrifices consentis, mon patron à la pharmacie du Terminus, mes partenaires d’entraînement et tous ceux qui m’ont soutenu ou aidé d’une manière ou d’une autre. Je félicite également mes deux partenaires de club et amis Fred et Guillaume pour leur course et leurs conseils précieux tout au long de l’année.

Julien