La grande course des TEMPLIERS 2012

Départ de Dunkerque samedi matin à 4h00 avec 3 copains, en route vers Millau où se déroule le 18ème Festival des Templiers.

On arrive en début d’après-midi, il fait un froid de canard ! Petit tour rapide au salon du trail, où on récupère au passage nos dossards puis direction vers notre QG du Week-end.

On commence à sortir les tenues des valises, à préparer le matos (gels, barres) de quoi tenir les 72kms avec 3200m de dénivelé +. C’est avec pas mal d’incertitude que nous allons nous lancer dans cette course. Nous sommes tous les quatre marathoniens mais aucun d’entre nous n’a fait un trail aussi long! Et avec autant de dénivelé !

Comme m’avait dit Florent, qui a participé plusieurs fois aux Templiers, «il y aura des passages ou tu seras dans le dur! Ça se gère au mental! Et un élément à ne surtout pas négliger durant la course c’est l’alimentation». Et tout ça se confirmera!

Dimanche matin, 3H30 tout le monde debout. Petit déjeuné copieux, on saute dans nos tenues, dernières vérifications et en route pour le départ.

On prend une claque en sortant de l’appart. Il y a un vent glacial et la température est de -2° avec un ressenti d’environ -7°. Il y a des voitures où le toit est couvert de neige! On trottine jusqu’au sas de départ! (ça réchauffe un peu)

On prend place dans le sas 2. Il est 5h00, la pression commence à monter, j’ai hâte d’y aller! Le speaker annonce que nous sommes plus de 2700 participants; en réalité nous serons 2238 trailers à prendre le départ (sans doute refroidie par les conditions météo).

5H15 c’est le départ avec la musique traditionnelle de la course (Ameno, d’Era) et les flambeaux rougeoyants réchauffent l’atmosphère.

Je pars tranquille, au 2ème kilomètre nous attaquons la première côte (470m+ sur 2,695 km) ça passe bien et on arrive sur le plateau “des Causses Noir”. Le vent souffle fort, sur le sol il y a une petite pellicule de neige. On traverse des forets de sapin, la frontale me guide a travers les chemins pas trop accidentés. L’embout du camelbak est gelé! C’est assez roulant pendant une quinzaine de bornes, mais je ne m’enflamme pas.

On redescend du plateau vers le premier ravitaillement à “Peyreleau”. (Situé au 22km bouclé en 2h22) ça fait du bien tous ces encouragements! Je ne traine pas trop, je prends une boisson chaude, quelques morceaux de bananes puis je reprends ma route. On sort du village est on attaque une autre côte (450m+ sur 4km). Nous sommes en file indienne sur un single étroit, difficile pour doubler, ça monte pas très vite (10’au kilo). Je me dis que c’est un mal pour un bien, il reste encore 47km à parcourir.

Les sensations sont bonnes. Je gère bien l’alimentation depuis le début. Je profite du panorama, je m’évade un peu, mais il faut rester concentrer.

J’arrive au 2ème ravitaillement. Le vent souffle encore fort (34ème km bouclé en 3h44). Je fais le plein du Camelbak, je prends une soupe et quelques Tucs. Les bénévoles paraissent frigorifiés.

Du 34ème au 40ème c’est du bonheur. Un sentier assez large avec une succession de petites côtes, et de descentes sans grosses difficultés, le long d’une falaise qui offre un point de vue magnifique sur la vallée dela Dourbie.

Le soleil fait son apparition. Je continue sur un bon train vers le bas de la vallée. 45ème km on passe dans le village “La Roque”, grosse ambiance, les supporters ont la patate! Ça remonte le moral avant la prochaine bosse qui nous amène au 3éme ravitaillement placé au 48ème kilomètre. La forme est encore là, je suis à 5h50 de course. J’avale quelques verres de coca, bananes, tucs et c’est reparti. On redescend dans la foret. Je rejoins un groupe qui tourne pas mal, on est sur un bon rythme! Puis on arrive sur une descente de 4km bien raide, assez boueuse et technique, qui se révèlera au final bien usante.

Au 60ème km, on arrive à Massebiau. Il y a énormément de monde, et toujours autant d’encouragements et on en aura besoin! On va attaquer l’avant dernière difficulté “Le Cade” (460m+ sur 2.9km). Nous sommes en file indiennes, pas mal de gars sont à l’arrêt. Je commence à être aussi dans le dur, il y a des portions bien raides qui vont laisser des traces! Je ressens un début d’hypoglycémie. Je sais que le ravitaillement n’est plus très loin, mais le coup de Bambou est là! Mais je m’accroche!  J’arrive enfin au ravitaillement “la ferme du Cade”. Je me refais une santé, au 64ème km je suis à 8h47 de course.

Il reste 8 km, je me dis que le plus dur est derrière, et bien oui et non!

Dans un premier temps on attaque une descente assez technique et très raide. Les cuisses et les genoux commencent à chauffer méchamment! Puis on enquille sur un sentier assez roulant ou on alterne la marche et course lente. On arrive enfin sur la dernière monté “Le Puncho d’Agast”, par moment c’est de l’escalade! Ça fait bien mal aux cuisseaux! On atteint enfin le sommet, je me remets à courir (ou plutôt trottiner). Il reste deux kilomètres, nous faisons un passage par “la Grotte du Hibou” et à sa sortie c’est la descente sur Millau. Elle très glissante et pentue. Je me rattrape aux branches tant bien que mal. Les genoux ont dégusté. Les coureurs équipés avec des bâtons passe tranquille!

Au fur à mesure de la descente, la voix du Speaker se précise. J’arrive enfin sur un chemin plus praticable où je peux dérouler jusqu’à la fameuse arche des Templiers.

Je termine ce trail en 10h15 (526ème). Les collègues sont quelques minutes derrière. J’ai vraiment pris mon pied. C’est une belle organisation, coups de chapeaux aux bénévoles avec de telles conditions météo.

Bonne ambiance et beaucoup de solidarité entre coureurs dans les passages difficiles.

Nous remontons tous les quatre à Dunkerque avec des souvenirs plein la tête et pas mal de courbatures et, la satisfaction d’avoir été au bout.