HAWAII, j’y suis arrivé

Qui devient triathlète à envie de participer à l’ironman d’Hawaii.

C’est le berceau du triathlon et le plus réputé de tous les ironmans. Le lieu est paradisiaque et idyllique.  A cette période tout tourne autour de l’ironman, tu arrives là-bas et t’es considéré comme un héro. On entend des ‘good luck’ partout  et il y a un profond respect des habitants pour les participants à cette  épreuve. 

Je ne me voyais pas aller à KONA tout seul. Je m’entraine toute l’année et on partage cette passion du sport. C’est une récompense d’y aller avec ma famille. En plus je sais qu’ils me soutiendront.

Je suis arrivé 10 jours avant l’épreuve, fatigué du voyage et des dernières épreuves auxquelles j’avais participées. Néanmoins les derniers entraînements sont positifs. Je supporte assez bien la chaleur et les sensations sont bonnes.  Ce doit être le fait d’évoluer dans un cadre paradisiaque qui fait que je me sens  bien.

La semaine avant la course on visite l’île, le volcan en activité, la baie du capitaine Cook et on nage avec des dauphins. On est émerveillé.

Je rencontre dans le cadre de la course tous les sponsors qui nous ont soutenu cette année: Swift Carbon,  Louis Garneau, Compressport,  Profile Design, Aquasphère. On a même droit à un shooting photo pour Louis Garneau, comme les Pros.

Ma semaine se résume à peu près de cette façon: natation le matin au Pier à 07h00, lieu de départ de l’Ironman, puis rencontre avec les sponsors et découverte de l’île, plage, vague et body surf. Le pied!

 Les journées sont différentes de la métropole. On se lève assez tôt, 05h30-06h00 et on se couche plus tôt aussi 21h00 max. Le soleil se couchant à 17h30. 

La veille de la course, j’amène mon Swift carbon au parc à vélo ainsi que mes affaires de course. Il y a déjà une ambiance phénoménale et un monde incroyable. Je rentre en pression et prend un peu peur de la dimension de l’épreuve. Je rentre à la villa, me repose, je mange le traditionnel plat de pâtes et ma petite bière pour me détendre et à 20h30 je suis couché. Je dors convenablement et à 04h30 je me réveille. Petit déjeuner copieux car la journée va être longue et direction le Pier.

Je suis au parc pour 06h00, les boyaux sont gonflés à 09 bars, les ravitos sont collés au cadre. Rien ne manque. Sauf la petite bonbonne de Co2 mais j’ai une pompe. De toute façon me dis-je, j’ai jamais réussi à les utiliser.

L’hymne national américain est chanté , ça fout les boules. C’est extra !

Le départ des Pros est donné à 06h30 par un coup de canon. Je commence à me concentrer et je m’isole un peu. Je vérifie encore une fois et tout est ok. 

Je me mets à l’eau 20 minutes avant le départ. Je la trouve un peu fraiche mais il est encore tôt et ici le soleil est efficace. Je me place en première ligne au milieu de la horde pensant que j’arriverai à faire un bon départ.

Effectivement je pars bien et je ne prends pas beaucoup de coup les 150 premiers mètres mais quand je commence à m’orienter vers les bouées, c’est autre chose! La densité est énorme et ça bastonne de tous les côtés, tout en restant bon enfant. Je n’ai pas vu une seule fois le fond de l’eau alors qu’à l’entraînement je m’émerveillais devant la multitude de poissons exotiques.

Je sors de l’eau en 1h, ce que j’avais envisageais vu les temps de années précédentes et le fait de ne pas avoir de combinaisons en néoprène. Je sors 212ème de l’eau.

Je fais une bonne transition et j’enfourche mon vélo. Bien déterminé à opérer une remontée rapide mais prudente..

Il fait chaud et il y a beaucoup de vent. Le parcours est plus délicat qu’on ne pourrait penser. Ici y’a rien de plat et malgré que cela soit roulant, c’est un parcours très exigeant. Mon intention était de bien rouler l’aller mais sans trop dépenser d’énergie et d’appuyer un peu plus sur le retour en ayant le vent défavorable.
Malheureusement, alors que je venais d’entendre que j’étais dans les 70 premiers en virant pour aller sur Hawii, je roule sur un catadioptre et je sens directement que je viens de commettre une erreur. Effectivement, je suis à plat. Je m’arrête en haut d’une bosse pour changer le boyau. On est au 70ème km, il y a encore du chemin à faire et la bombe anti-crevaison ne fera pas l’affaire assez longtemps. J’ai pas trop de problème pour démonter et je gonfle avec ma petite pompe comme un acharné. Je vois des paquets entiers me passer mais la course est encore longue et rien n’est terminé.
Je remonte la roue et en tâtant le boyau je me dis que ça peut aller. Ce n’est pas trop gonflé mais ça fera l’affaire. Autre erreur, je me remets à rouler et  comprends pas que je me fasse doubler encore, et encore. Je mets cela sur la motivation et sur le fait que ma course est pliée. Je n’arrive pas à suivre le rythme des gars qui me doublent et j’ai sérieusement mal aux jambes, au dos. J’ai pas trop le moral, je pense alors à tous mes amis, à ma famille et j’ai plus qu’un objectif: être FINISHER. On ne vient pas à HAWAII pour abandonner. C’est je crois, la course où il y a le moins d’abandon.
Je croise Isa et ma famille juste avant la transition. Je les rassure en leur disant mes mésaventures et essaie tant bien que mal de faire illusion mais j’ai vraiment du mal.

Je pose le vélo en 05h15 à la 291 ème place. Mes jambes et mes pieds sont meurtris. J’avance pas! 

Je prends le temps à la transition, change mes chaussettes, crème à bronzer indice 50 etc…

Je pars prudemment et puis je change d’avis. Je vais essayer de courir, reprendre du monde et qui sait? La chaleur est vraiment pesante, le taux d’humidité élevée mais je suis concentré sur les athlètes qui me précèdent. Je double pas mal et personne ne me reprends. La montée de Palani au environ du 15ème km me fait très mal et je me rends compte que j’aurais du mal à être performant.

Je reprends un coup au moral et je décide de finir comme je peux. Je parle à haute voix et m’encourage en pensant à tous ceux qui me soutiennent et qui m’ont encouragé. Après ‘Energy Lab’, j’ai de plus en plus de mal. J’ai une crampe à l’ischio droit, les pieds douloureux et je sens que la chaleur est  accablante. Je profite des derniers hectomètres pour profiter de l’ambiance et de prendre du plaisir. Je franchis la ligne en 09h43 à la 203ème place.

Pas déçu mais pas satisfait non plus. Une chose est sûre cependant: je suis fier d’être finisher du Championnat du monde d’Ironman ,and I’ll be back.

 J’ai passé une journée en enfer au paradis du triathlon mais j’en garderai un magnifique souvenir et un esprit revanchard et comme on dit à HAWAII: tu pleures 2 fois. Quand tu arrives tellement tu trouves ça beau et une fois en repartant parce que tu te dis que c’est déjà fini.

Je tiens à remercier tous mes partenaires :
Le Team Swift (Swift, Garneau, Aquasphère, Twinner, Eric Favre, Compressport, Profile design).
La ville de Coudekerque-Branche, Le chauffagiste Garlopeau, Le garage Verhille, Le traiteur Fermaut, Le triathlon Littoral 59,  Mes amis et ma famille.

Mention spéciale pour Julien et Fred qui ont réalisé des performances énormes. Le top 100 que j’aurai aimé accroché….

GGuillaume