Triathlon des Lacs – 3/83/21

A quoi tu penses ?

Nous étions 4 du club à nous aligner sur ce triathlon : Ludovic Vistot, David Niellen, Stéphanie et Yannick Obein.

Après un début de week-end pluvieux, le temps s’est finalement remis au moment de rentrer les affaires dans le parc à vélos, pour nous offrir une journée ensoleillée.
Mais le soleil a laissé une facture salée pour “s’occuper” de la pluie : un vent digne du triathlon d’Halluin !

Il faut commencer par signaler une organisation parfaite tout au long de la journée, ambiance, décontraction et sérieux, pas de superflus mais le sentiment d’avoir ce qu’on est venus chercher : un triathlon authentique dans un cadre magnifique.

Natation : c’est donc un départ dans une eau limpide et à 18°, agrémenté de 2 boucles avec une sortie à l’australienne en guise d’entrée. Le vent a fortement compliqué les choses et le clapot était assez gênant. Pour ma part, intercalé entre 2 groupes, je nage complètement seul. C’est long de ne pas être à la bagarre et de s’accrocher pour suivre un groupe !
Stéphanie, David et Ludo suivent dans cet ordre pour se dépêtrer de cette difficulté.

Vélo : c’est long ! 3 boucles de 28 km environ avec du vent, des longs faux plats vent de face, montés sur des allures dignes d’ascensions de cols des Alpes.
Je me fais doubler par des avions de chasse sur des vélos de chrono, dont Nazon à une allure folle (si ça vous dit rien, il a gagné un sprint sur les Champs Elysés lors d’un célèbre tour).
Première pensée de la course : bon sang, à quoi je pense pendant une course ? je me suis rendu compte que depuis 2005 (date de moi dernier long) que je ne pense pas lors d’un triathlon sprint ou CD : pas le temps ! On se focalise sur son effort, on cale sa course sur les autres, on se déchire pour la place, donc pas de pensées parasites !
Mais là, pas questions d’essayer de suivre, je dois accepter de ne pas être à bloc au niveau pulses, rester sage et gérer. On a donc du temps pour penser : à la destruction de murs et la pose de parpaings pour la rénovation de la maison ce lundi, qu’est-ce qu’on mange ce soir ? les enfants passent-ils du bon temps, mangent-ils une frite saucisse ? Steph est-elle bien en course ? ….
Malgré tout, au 70ème km, je suis lessivé, marre de se mettre sur le prolongateur, le dos en compote, les jambes cimentées (un avant goût du lendemain !). Et là on se demande si on va courir, alors que d’habitude, c’est l’instinct et l’automatisme qui dicte sa loi !
Stéphanie, quant à elle souffre face au vent mais garde son allure et son rythme et en aura gardé pour la course à pied. Pour David et Ludo, je ne sais pas comment cela s’est passé, mais je suppose que le vent a également joué les troubles fête.*

Course à pied : 2 tours de 10,5 km.
Pour commencer, 3 km en une longue ligne droite avec faux plats puis quelques chemins en forêt et retour avec pas mal de vent de face.

En fait ça va, les douleurs du vélo se font oublier pour un temps, je pars sagement mais mes jambes ne voudront tout de même pas accélérer même si mon cœur était d’accord. Je voulais me dépêcher pour arriver plus vite et me reposer, mais j’avais une petite charrette avec du plomb à tirer accrochée à mes ischios (en plus elle est devenue de plus en plus lourde, je soupçonne les organisateurs de rajouter du poids dedans !).
La encore le temps de penser : au canapé,  à la charcuterie du ravito final, à la bouteille de champagne en guise de T-shirt finisher, hors de question de monter des parpaings lundi !
Je double Steph à 2 km de l’arrivé (elle était dans son premier tour), ça fait du bien de se voir, de voir qu’elle va bien, ça me booste, je reprends 2 gars.

Ouf, la ligne je peux enfin savourer et tenter de répondre à la question qui me taraudait depuis 2005 : es-tu capable de te faire plaisir sur un long ?
En fait j’en sais rien, il faudra en refaire pour répondre à cette question.
Pour le prochain, je me préparerais d’avantage en faisant une liste de questions existentielles du genre : pourquoi la mortadelle s’appelle comme-ça ?, pourquoi je préfère la Leffe Brune, pourquoi la Kro c’est dégeu ?

Conclusion de la course, notre pensée est liée à notre cœur : au plus il bat vite, au moins on pense !

Steph termine sur une bonne allure, le chrono visé est presque atteint, on avait pas imaginé autant de vent ! Après le ravito final, je vois David arriver puis Ludo à l’entame de son ultime boucle de course à pied.
David et Ludo terminent également, désolé, les gars de ne pas s’être revus !

PS : Au final, j’ai fait du marteau piqueur tout le lundi, reste à monter les parpaings, mais je suis broyé !

Yann