IM Las Vegas: La malédiction des 4h26

Je ne suis pas superstitieux mais en 3 participations à ce championnat du Monde, mon chrono n’aura varié que de 30s. Certes, les conditions ne sont pas les mêmes d’une année à l’autre, mais quand même !!!

Et cette année, tout me laissait penser que je pouvais facilement briser cette barre symbolique pour moi, mais c’était sans compter la malchance…

La Pasta Party du vendredi soir nous met directement dans l’ambiance, avec une salle immense dans un superbe hôtel de Lake Las Vegas et un show digne du cirque du soleil, bref nous sommes bien à Vegas!!!

La journée de samedi est traditionnellement réservée aux derniers préparatifs et à l’enregistrement du matériel. Contrairement aux années précédentes, c’est sous la pluie que se déroule le Check-in. Au lieu d’être écrasé par le soleil, c’est avec  les pieds dans boue que l’on traverse l’immense parc pour y poser le vélo. J’avoue que j’aurai préféré faire tout ça sous un ciel bleu, mais on n’a pas le choix, et ce ne sont pas 3 gouttes qui vont démoraliser un Dunkerquois!!!

Dimanche matin c’est sous une pluie battante que nous arrivons sur le site de départ. Le moral reste néanmoins au beau fixe et l’hymne national américain nous fait dresser les poils sur les bras et nous rappelle que : “Nous y sommes!!!”

La natation est une partie que j’appréhende toujours un peu à Vegas, car 1900m dans un lac et sans  Combi, ce n’est  vraiment pas évident  ! Et cela se confirme dès  les premiers coups de bras, de plus ça bagarre pas mal. Après environ 500m, je commence à trouver mon rythme avec un peu d’espace pour nager. Après le demi-tour à mi-parcours, nous commençons à rattraper les derniers des vagues précédentes et c’est en slalomant dans l’eau trouble que se nage les derniers 1000m. 29′ plus tard je sors de l’eau un peu émoussé mais content tout de même de ma natation car mon GPS m’annonce alors plus de 2000m !

Après une longue course pour rejoindre mon vélo, je me dirige vers la sortie du parc lorsque je me rends compte que ma roue avant est à plat… Pas de panique (enfin, c’est ce que j’essaie de me dire…), je sors  ma bombe anti crevaison de l’arrière de ma selle et ça fonctionne!!! Je regonfle alors encore un peu plus pour avoir la bonne pression et je peux enfin enfourcher mon vélo! 

Cette montée d’adrénaline me permet de partir sur les chapeaux de roue! Je trouve tout de suite mon allure et les jambes répondent bien, je double alors énormément d’athlètes dans la première montée pour sortir de Lake Las Vegas. Au20 kmje me retrouve avec une vielle connaissance de course,  “mon ami” belge Geert Laurysen  qui m’avait gentiment déposé en vélo lors du 70.3 de Mallorque! Mais cette fois, je suis facilement dans son sillage et nous nous relayons donc pour garder un gros gros rythme. Nous dépassons de nombreux groupes et quelques athlètes de notre catégorie  nous emboîtent le pas, jusqu’à la difficile montée qui nous permet de sortir de la réserve naturelle du lac Mead, ou mon compagnon de route décide de passer à la vitesse supérieure. Notre groupe explose alors et nous nous retrouvons de nouveau ensemble pour filer vers T2. Je sens alors que mon boyau avant se dégonfle encore tout doucement, cela devient même difficile de maintenir le rythme car le rendement est de moins en moins bon. Je commence à avoir du mal à contrôler mon vélo dans les virages et lorsque je me mets en danseuse. C’est donc la mort dans l’âme que je m’arrête à nouveau pour regonfler mon boyau en laissant partir mon ami belge. Lors de mon arrêt, tout le groupe que nous avions lâché me double, et je repars alors derrière tout ce petit monde. Il reste alors10 kmque je décide de faire à bloc pour recoller à ce groupe. C’est chose faite à t2.

Les premières foulées sont alors difficiles car les efforts consentis à la fin du vélo se font déjà sentir. Heureusement que les 2premiers kilomètres de la course à pied sont en descente, l’allure n’est donc pas trop mauvaise, mais lors de la remontée, c’est déjà au mental que ça se passe. Je retrouve un second souffle dans le 2ème tour et je vois même, lors des 1/2 tours, que je reviens sur certains de mes concurrents en GA. Dans la dernière boucle, je donne tout pour finir mon semi en 1h26, 3 min plus rapide qu’en 2012.

Mais avec toutes ces péripéties en vélo, le chrono affiche 4h26!! Encore!!!
70eme au scratch, 9eme en groupe d’âge, 1er français, un bilan qui est donc mitigé mais que me satisfait tout de même car les sensations étaient bonnes et sans cet incident les choses en auraient été autrement.

Merci à toutes et à tous pour les messages d’encouragements, de félicitations et de soutien que j’ai reçu depuis mon arrivée aux US.
Et un énorme merci à mon ami Jérôme qui m’a offert l’hospitalité durant mon séjour à Vegas.
Maintenant, toutes mes pensées sont déjà à Kona pour faire une grosse course 😉

FredL